G.R.A.V

Groupe de Recherche d’Art visuel (1960-1968)

Progression, 1993 Gouache sur carton 28 x 28 cm
François Morellet - « 6 répartitions aléatoires de 4 carrés noirs et blancs d’après les chiffres », 1958, Centre Pompidou
Yvaral Acclération optique, 1967

Genèse du G.R.A.V.

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Formation du GRAV

Durant les années 60, des groupes d’artistes se forment pour libérer la création en touchant un public jusqu’alors exclu par une tradition jugée trop intellectuelle. En 1961 naît à Paris le G.R.A.V., le Groupe de Recherche d’Art Visuel. On retrouve des artistes sud-américains comme Julio le Parc ou encore Carloz Cruz-Diez et Horacio Garcia Rossi.

Le groupe témoigne d’un intérêt pour des expositions et des manifestations hors du circuit des galeries et des musées. Ils veulent incarner des modes de production collectifs, allant jusqu’à remettre en cause la figure sacralisée de l’artiste qui les étouffe.

L’important est de libérer l’art et de le rendre accessible, simple, mais facilement identifiable pour ne pas l’oublier de sitôt.

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Réalisations du GRAV

Le GRAV va réaliser des mises en situation appelés labyrinthes dans lesquelles les interventions de chaque artiste est anonyme. Il invite le spectateur à s’impliquer, interagir et devenir acteur de l’œuvre. Les membres du GRAV vont utiliser le plastique, le métal, la lumière artificielle, le mouvement mécanique et les effets optiques.

Le premier Labyrinthe, est présenté en 1963 à la Biennale de Paris. Il s’agit d’un espace au sein d’un musée dans le hall où les règles du musée ne s’appliquent pas. À l’entrée du labyrinthe, il est indiqué « Entrez, cassez ». Le spectateur est placé au milieu de l’expérience. Il est invité à suivre un parcours composé de vingt installations : reliefs muraux, dispositifs installations lumineux. Cette œuvre remporte le premier prix des travaux d’équipe. Le GRAV défend l’idée que les réactions des spectateurs ont des implications sociales.

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Fin du GRAV, et continuité

La dernière proposition du GRAV a lieu en mai 1968, à la Maison de la Culture de Grenoble. L’exposition ferme au bout d’une semaine en raison du mouvement politique et contestataire de mai 1968. En juin 1968, le GRAV exclue Julio Le Parc qui s’est tourné vers la peinture. Le GRAV se dissout en décembre 19688.

En 2010, le Musée d’art et d’histoire de Cholet reproduit le labyrinthe de 1963. Il s’agit en partie d’une réplique. Certains dispositifs du labyrinthe datent de 19639.

Le GRAV, Museum am Ostwall, Dortmund (Allemagne), 1968. De gauche à droite : Julio Le Parc, Joël Stein, Horacio Garcia Rossi, Francisco Sobrino, François Morellet et Jean-Pierre Yvaral

© Geometricae (Geometric Abstract Art Magazine)

Le but du G.R.A.V.

Le Groupe de Recherche d’Art Visuel vous invite à démystifier le phénomène artistique, à réaliser une union des efforts afin de clarifier la situation et d’établir de nouvelles bases d’appréciation.

Le Groupe de Recherche d’ Art Visuel est composé de peintres qui placent leurs efforts dans la recherche continue et la réalisation visuelle des premières données de base tendant à éloigner l’art plastique des conventions.

Le Groupe de Recherche d’Art Visuel croit utile de donner son point de vue, bien que celui-ci ne soit pas définitif et appelle des analyses ultérieures et d’autres conf confrontations.

G.R.A.V, Biennale de Paris, 1963

« La Biennale a accepté de présenter certaines des recherches du Groupe de Recherche d’Art Visuel à une échelle nouvelle, dans un vaste espace architectural, en vue de tenter d’expérimenter un certain nombre de phénomènes visuels (ou audio-visuels) en échappant aux dimensions habituelles d’une œuvre de chevalet. »

Archives de Julio Le Parc | Texte issus des archives de la critique d’art, fonds Biennale de Paris

« Selon les déclarations du Groupe, les propositions esthétiques les plus révolutionnaires qui avaient été faites jusqu’alors n’avaient pas modifié la situation entre l’artiste, le spectateur et l’oeuvre d’art. Par contre, le G.R.A.V. avait pour objectif, à longue échéance, de créer une situation entièrement nouvelle dans laquelle l’oeuvre d’art deviendrait une « proposition plastique » représentant une recherche ouverte. De son côté, le spectateur deviendrait doublement actif : non seulement il serait mis en contact direct avec l’oeuvre mais il participerait de l’activité des autres spectateurs. »

Frank Popper, Paris, avril 1998

Extrait du catalogue de l’exposition : G.R.A.V. – Magasin de Grenoble, 1998

Bibliographie du G.R.A.V

Un dictionnaire d'art moderne et contemporain - Arte Latinoamericano Paris

Synthèse unique qui comprend 2200 entrées couvrant l’art du monde entier. Un jeu de renvois et une illustration abondante en font un ouvrage de référence idéal à consulter

L'Art Cinétique par Frank Popper - Arte Latinoamericano Paris

Aux confins de l’art et de la science, une étude du phénomène du mouvement dans les arts plastiques depuis 1860, analysant les manifestations de la lumiere et du mouvement dans la peinture et la sculpture modernes.

Frank Popper, Art, Action et participation - Arte Latinoamericano Paris

Dans cet ouvrage précurseur, Frank Popper, par ses analyses, éclaire la fonction nouvelle de l’artiste dans les sociétés d’aujourd’hui. Arts plastiques et du spectacle, poésie, musique, multimédia, etc.

GRAV : Groupe de recherche d'art visuel 1960-1968 - Arte Latinoamericano Paris

Livre ultime sur  le groupe d’art cinétique, Horacio Garcia Rossi, Julio Le Parc, Francisco Sobrino, Joël Stein, Jean Pierre Yvaral, François Morellet, art optique, cinétisme, op art, lumino, lumière, mouvement, Centre de Recherche d’Art Visuel CRAV, participation, art participatif, peinture, sculpture…